Entre mes jambes

Sparadrap

Bon allé. Il est temps que je raconte ce souvenir. J’ai reporté ce moment toute la journée mais je sais qu’il faut que je le fasse, il faut que je raconte. J’ai pris un lexo, j’ai mis ru paul drag race en fond sonore, mon compagnon et mon chien dorment dans la pièce d’à côté, je suis en sécurité. Je vais faire comme quand on enlève un sparadrap, il vaut mieux y aller d’un coup sec, sans trop réfléchir.

Je devais avoir 3 ou 4 ans. Ma mère me faisait la toilette, de la façon si particulière dont j’ai parlé plus tôt. C’était une période ou elle allait mal je pense, elle était souvent violente, elle avait l’habitude d’être brutale et de malmener mes parties intimes, puis elle me frappait les jambes lorsque je protestait.

Ce jour là elle n’était pas en colère, ou alors je n’en avais pas l’impression. Elle me lavait donc, et elle commencé à s’attarder sur mon clitoris. Cette tarée m’a masturbé. Pendant ce temps elle scrutait ma réaction. Moi, j’étais mortifiée, je savais que ce n’était pas normal. Je ne prenais pas de plaisir, c’était comme des décharges électriques, c’était très inquiétant. Elle scrutait ma réaction et je n’osais rien dire. Je ne savais pas comment réagir. J’avais peur qu’elle me frappe si je protestais ou que je bougeais, alors je n’avais pas le choix. J’étais là, allongée sur le dos, les jambes en l’air, ma mère, au dessus de moi en train de me masturber en scrutant ma réaction. J’étais mortifiée. Je suis un petit peu morte à ce moment là. Je voulais que ça s’arrête, j’étais trop gênée. Alors j’ai souri. Et cette salope a souri à son tour, elle jubilais. Je m’en suis tellement voulu d’avoir souri à ce moment là. J’aurais voulu mourir. J’ai tellement culpabilisé d’avoir souri. Plus que tout au monde j’aurais aimé ne pas sourire à ce moment là. J’étais prise au piège. Elle a arrêté rapidement après que j’ai souri, elle a du obtenir ce qu’elle attendait cette salope. J’étais terrorisée. J’avais peur que mon père l’apprenne. J’avais peur qu’il me punisse.

Après je suis allé dans ma chambre, je me suis touché, je ne comprenais rien à toutes ces sensations qu’on m’avait imposé. J’étais perdue. Tellement perdue. à l’école maternelle, parfois, je sentais le sang battre dans mon sexe et j’avais envie de me l’arracher. Je ne voulais plus qu’il existe. Dans les années qui ont suivi je me masturbais beaucoup, dans l’espoir de calmer tout ça, que ça me foute la paix, que ça disparaisse.

Ce souvenir là est, aujourd’hui clair comme de l’eau de roche. Tout le reste est flou. Je sais cependant que ce n’est pas la seule fois qu’elle a commis l’inceste sur mon corps d’enfant. Je dois rétablir la vérité de ce que j’ai vécu pour me guérir. Je porterai peut être plainte. Je ne sais pas encore.

Mais je veux RACONTER. Tout dire. Détruire l’édifice du secret et du tabou. Je veux brûler cet empire de mensonges de de non dits où chaque personne de ma famille a joué un rôle actif et conscient. Je veux brûler tout ça. brûlez tous en enfer.

PUTAIN çA FAIT DU BIEN DE RACONTER TOUT çA. IL FAUT QUE çA SORTE DE MON CERVEAU, ENFIN !